Coupe de France à Croix en Ternois, septembre 2015
Le "Continental circus" de la Coupe de France des circuits avait rendez-vous la première semaine de septembre à Croix en Ternois.
Pour une équipe au budget super serré, il n'était pas question d'aller s'entraîner avant sur cette piste que nous ne connaissions pas. Le budget autoroute et carburant du camion (600 euros) était totalement rédhibitoire et c'était aussi à cause des deux fois douze heures de camion pour rejoindre ce circuit qui se trouve à l'extrême Nord de la France. Il a donc été décidé de disputer tout de même cette course avec une préparation minimale.
La course de l'Anneau du Rhin avait été dure pour la carrosserie de la monoplace. Le flanc gauche tout frais repeint avait dû subir l'assaut d'un autre concurrent, et le capot-moteur épris de liberté avait aussi souffert de son interférence avec l'aileron arrière inférieur qui portait aussi les stigmates de cet incident.
Evidemment, la monoplace a été réparée pour avoir le plus bel aspect possible, mais lors de son chargement dans le camion après sa révision et son set-up, la peinture du capot-moteur était encore en train de sécher à l'atelier. Les pièces de carrosserie ont été montées dans le camion en pleine nuit.
Quelques heures avant de partir, j'apprenais que l'un de mes mécanos Jean-François LEPINE devait satisfaire à des obligations professionnelles et que l'autre Claude STIENNE ne serait libre que le dimanche, comme cela avait d'ailleurs été prévu. Mais il était trop tard, le vin était tiré, il fallait le boire... C'est donc un peu fatigué que je suis arrivé à Croix en Ternois le jeudi soir.
Accueil chaleureux de la part de François Mazingant, pilote de Formule Ford et de ses amis qui ont assuré l'intérim de mes mécanos pour installer avec moi mon matériel sur le paddock.
François MAZINGANT et sa SWIFT SC92 Ford
VENDREDI 4 septembre 2015
Le vendredi matin arrivent Alexandre Carnejac et son mécanicien Romain Vassal avec une voiture incomplète et à la décoration inconnue.
Explication : la monoplace a été louée la semaine précédente a un pilote qui l'a accidentée. Les pièces doivent arriver dans la journée et l'auto sera reconstruite sur le paddock.
La journée du vendredi est consacrée aux essais privés. Le premier objectif est de mémoriser la piste sur laquelle je n'ai jamais roulé. Sans mécano, je dois essayer de faire le moins possible de modifications de set-up pour profiter au maximum des sept sessions de roulages auxquelles je peux prétendre. Bien qu'imparfaits, les choix technologiques que j'avais faits à l'atelier se révèlent relativement bons. Bien conseillé par André Carmes (Alexis Carmes a terminé second à Croix en 2014 avec une Tatuus), je dispose d'un étagement de rapports quasiment parfait puisque j'utilise jusqu'à 6960 tours en bout de ligne droite sur les 7000 autorisés. Mes choix en termes de suspension, s'ils ne sont pas parfaits se révèlent assez bons avec juste un excès de sous-virage dans l'épingle qui gouverne la ligne droite et dans le virage de l'Ecole. Quittant la combinaison ignifugée pour une combinaison de mécanicien, je dois aussi tenir le rôle de mécano. L'avantage, c'est que le mécano est à peu près sûr qu'il ne se fera pas engueuler si ça ne marche pas...
Durant cette journée, je roule en fait six fois. Je profite du vendredi pour assouplir un peu l'anti-roulis avant et diminuer légèrement la carrossage négatif pour améliorer l'inscription dans l'épingle avant la ligne droite.
Ce virage est très important, il faut s'en extraire le plus vite possible pour profiter au maximum de l'élan pendant toute la ligne droite. Quand, ça se passe bien, l'auto rentre en fort sous-virage, puis la puissance arrivant, elle s'extrait dans un léger survirage. Mais je n'y parviens qu'un tour sur trois, comme on peut le voir dans cette vidéo embarquée tournée le vendredi. matin.
Je remercie particulièrement le commissaire responsable de la pré-grille qui, en plus d'assurer le service d'ordre à ce niveau a accepté de jouer le rôle de mécano pour m'attacher dans ma monoplace avant le départ de chaque session. Rôle partagé l'après-midi avec le mécano d'Arnaud PERRIN et son beau-père Jean-Luc WENDLING. Le team WENDLING, représenté par Arnaud, est actuellement second de la Coupe de France en sport-prototypes avec la Norma 2006.
La NORMA du Team PERRIN-WENDLING devant le mécano qui m'a aidé le samedi. Photo LEPINE
Lors des sessions du matin, un racer 500 à moteur Panhard a effectué quelques tours avec nous. Cette monoplace de 1954 est originale quoique un peu modifiée pour satisfaire aux coutumes actuelles et termes de sécurité. Elle a donc un arceau de sécurité et un harnais. Mais elle a tout de même gardé ce qui caractérise les "Panpan" (Panhard) : c'est une traction avant équipée de freins à tambour en aluminium et de ressorts à lames.
C'est mignon, mais coté performances en piste, ça date de 1954... Le pauvre pilote a d'ailleurs vite décidé de laisser ces fous furieux avec des autos modernes se départager tous seuls...
Le vendredi a aussi tourné cette très jolie barquette 905 Peugeot. On la voit à plusieurs reprises dans la vidéo ci-dessus.
Samedi 5 septembre
Seul, je dois m'occuper à la fois des formalités administratives, techniques et du pilotage de la voiture.
Je me présente le premier au contrôle administratif et aux vérifications techniques qui se passent parfaitement. Ensuite, je dois choisir mes pneus pour les faire marquer. Après une période de chômage technique (professionnel), compte tenu que mon début de saison a été difficile et que je n'ai pas de mécano pour me suivre toute la saison, j'opte pour la solution la plus économique : je fais enregistrer des pneus qui ont déjà servi, bien que 4 neufs attendent leur tour dans le camion.
Les deux sessions d'essais libres du samedi se réduisent finalement à une seule. Elle doit durer 30 minutes. Mon objectif est de rouler 30 minutes pour m'habituer à tenir longtemps dans le cockpit puisque je n'ai jamais roulé plus de 15 minutes d'affilée lors des essais libres de la veille. Je remplis bien mon réservoir pour ne pas avoir à m'arrêter.
Au moment de partir, le commissaire me refuse l'accès à la piste parce que je n'ai pas payé mon droit de piste pour cette journée. J'explique que d'habitude on a toujours une session d'essais libres gratuite, mais il ne veut rien savoir. Je propose de payer ensuite, mais je me heurte encore à un refus. Si j'avais été régler mon droit de piste, j'aurais perdu la moitié de la séance; J'ai donc laissé tomber cette occasion de rouler avec l'ensemble du plateau de monoplaces.
Condamné à être spectateur, en guise de compensation, j'ai le plaisir de voir rouler mes adversaires. Parmi les engagés, je retrouve deux connaissances qui pilotent aussi des Tatuus FR2000 comme la mienne : Joseph Girardeau et Christophe Riboulet.
Les Tatuus FR 2000 de Christophe et Joseph.
La vedette, celle que tout le monde attend, c'est la Tatuus Master à moteur HONDA MUGEN d'Anthony LOEUILLEUX. En gros, c'est une Tatuus un peu plus grosse que les notres, mais avec un cœur de samouraï : entre 250 et 280 chevaux, suivant préparation, des pneus arrières de Tatuus FR à l'avant, des pneus avant de GP2 à l'arrière. On en a déjà vu d'autres en Coupe de France. J'en ai même battu sous la pluie à plusieurs reprises parce que ce genre d'engin a besoin d'un excellent pilote. Mais celle-ci a le privilège d'être pilotée par un jeune homme qui a un super coup de volant. Et en plus, c'est un gars du coin. Même s'il ne vient pas de loin, il ne vient pas pour faire de la figuration...
Anthony et sa Formula Master. Photo Jean-François LEPINE
Autre pilote local : Philippe Fusillier et sa Dallara de Formule 3. Photo LEPINE
Comme moi, Philippe est condamné à faire sa mécanique seul. Pilote éclectique à budget restreint, Philippe dispute ici sa première course de la Coupe de France 2015. Le vendredi, Philippe a tourné moins vite que moi, se plaignant d'ennuis de freinage.
Photo La Voix du Nord
Le plateau est assez fourni puisque tous les leaders de la Coupe ont fait le déplacement : Sébastien BANCHEREAU (Leader, TATUUS 2013), Fabien LAVERGNE (TATUUS 2008, 2ème) Alex CARNEJAC (3ème, Tatuus 2013), André de BAERE (4ème, TATUUS 2014), etc. La course de Croix regroupe également un plateau de Formule trois assez étoffé. On note aussi un nombre important de Formule FORD.
L'après-midi doit avoir lieu la séance d'essais qualificatifs. Me voilà avec un énorme problème. J'ai au moins 20 litres de trop dans mon réservoir puisque je n'ai pas roulé le matin. Je trimballe déjà 30 kilos de pilote de plus que mes adversaires (Joseph pèse 54 Kg, avec le même moteur, il me dépose littéralement en ligne droite...) si en plus j'embarque 15 kilos de liquide inutile, je vais vraiment me trainer...
Le tour du paddock ne me permet pas de trouver une pompe de vidange. Je ne veux pas prendre le risque de démonter seul le circuit d'alimentation. S'il y a le moindre problème, je n'aurai pas le temps de réparer. Et je ne veux pas prendre le risque d'un incendie en course...
En désespoir de cause, je vais rôder dans l'infrastructure du circuit où je découvre le museau d'une Dallara GP2, ex Formula NISSAN 3,5 litres V6 engagée dans le championnat BOSS GP. Au fond du garage trônent plusieurs autres monoplaces. Je découvre plusieurs Formule un. J'explique mon problème. Et sportivement, un mécano va me chercher une pompe de vidange auto-alimentée de Benneton Formule un. Rien que ça...
Avec cet outil, la vidange de mon réservoir n'est qu'une formalité. Quand je ramène la pompe, je ne trouve qu'un jeune homme dans le garage. Comme je n'ai pas de mécano, il m'explique qu'il a étudié la question à l'école et il se propose de m'aider pour le meeting de Croix en Ternois. Retenez son nom, on va peut-être le revoir cette année à mes côtés : Brandon VLIEGHE.
C'est donc Brandon qui m'aide à me préparer pour la séance de qualification. La plupart des pilotes sont en pneus neufs. Je suis qualifié en dixième position pour la première et pour la seconde course. Le 9ème, c'est Philippe FUSILLIER et sa Dallara F3. Il réalise un temps 0,15 seconde meilleur que le mien. Le 8ème, est Jérôme SORNICLE, également sur Dallara F3, à 0,5 seconde devant moi. Nous sommes un groupe de trois à rouler avec des pneus d'occasion. Christophe Riboulet, 7ème et en pneus neufs est déjà à près d'une seconde et demie. s'il ne commet pas d'erreur, il sera inaccessible. Devant et derrière, les autres sont aussi en pneus neufs, mais la Tatuus FR2000 qui me suit est à pas loin de deux secondes de mes temps. En course, je vais donc partir derrière mes deux adversaires prioritaires. Sur le papier, ces deux monoplaces sont légèrement plus performantes que la FR2000 parce qu'elles bénéficient d'un couple supérieur. Les performances des transmissions sont comparables. Bien réglés, les châssis devraient mieux fonctionner que le mien, mais d'expérience, je pense qu'ils sont un peu plus délicats à mettre au point. La bagarre entre purs amateurs promet donc d'être intéressante. Je dois quand même me méfier d'un tête à queue qui pourrait me faire perdre du temps dont mon suivant pourrait bien profiter...
La Dallara F 304 de Jérôme SORNICLE
Je passe la soirée seul à réviser l'auto et dépouiller sur mon vieil ordinateur IBM posé sur le bureau pliant qui se trouve à l'intérieur du camion les données enregistrées pendant la séance de qualification .
Dimanche 6 septembre
C'est Jean-Claude STIENNE, le fils de Claude qui arrive le premier pour m'aider. Jean-François LEPINE qui ne devait pas venir a finalement trouvé moyen de se libérer et nous lui devons quelques photos qui illustrent cet article.
Première course
Jean-Claude et Claude en train de me préparer pour la première course. Photo J.F. LEPINE
Je reçois également la visite de Raymond REILLE, pilote nordiste de Martini. En pré-grille, on joue Bienvenue chez les CHTis...
Le départ de la première course est donné.
Je fais un départ canon. Je laisse sur place Sornicle et une autre monoplace. Je gagne encore des places au premier freinage.
Photo Didier Descarpentries.
Alors que je me lance à l'assaut de la Tatuus de Riboulet, je le vois freiner en pleine ligne droite et le passe sans effort. La procédure de safety car a été mise en œuvre. Je rends sa position à Christphe Riboulet. Au niveau de la ligne de départ, la Sparton de Paul VEZIN est plantée dans le mur de pneus... Je vais perdre tout le bénéfice de mon départ canon...
Deux ou trois tours sous safety car, puis nouveau départ arrêté. Mon moteur chauffe sur la ligne de départ. La température dépasse déjà 104 °C. Les monoplaces n'ont jamais de ventilateur...
Nouveau bon départ ! Je reprends encore la place du pauvre Sornicle qui doit être fou de rage.
Re-safety car...
Ce coup-ci, c'est François Mazingant qui est allé aux pâquerettes dans le virage de l'école. Photo J-F LEPINE
Encore des tours sous safety car, puis départ lancé alors qu'on ne s'y attendait plus. Je me fais larguer par celui qui me précède, mais j'arrive à contenir Sornicle qui était derrière moi.
Après... Je ne sais plus !
Je termine 6ème au scratch et 3ème de classe.
La course est remportée par la Formula Master d'Anthony LOEUILLEUX avec 3 secondes d'avance sur la FR 2013 du leader du championnat Sébastien BANCHEROT et 6 sur la FR2000 du rookie Fabien LAVERGNE second de la coupe de FRANCE 2015.
Seconde course
Encore un bon départ. Je dépose encore Sornicle. Et comme Croix est un petit circuit plutôt étroit, il ne parvient jamais à me dépasser. Je termine 8ème au scratch et encore 3ème de Classe.
La course est remportée par Anthony LOEUILLEUX devant Sébastien BANCHEROT et Alex CARNEJAC.
Troisième course
Une spécificité du règlement de la Coupe de France des circuits 2015 est que la position des six premiers sur la grille de départ de la troisième course est l'ordre inverse de leur classement sur le cumul des temps réalisés dans les deux premières courses. (ça va, vous suivez....)
Au cumul des temps des deux premières courses, je suis sixième.
Donc, je pars en pôle...
C'est juste une anecdote parce que je suis bien conscient que je ne vais pas garder cet avantage longtemps, vu la qualité des pilotes qui partent juste derrière moi.
Ce qui est amusant, c'est que c'est Philippe Fusillier qui réalise le cinquième temps au cumul. On est donc deux copains, en pneus d'occasion, avec des budgets miteux, à partir devant une meute de fous furieux...
Je n'ai aucune pression particulière. Je sais que dès le premier freinage je perdrais la tête de la course.
Sur la ligne de départ, je vois Brandon qui (profitant de son statut de travailleur sur le circuit) est allé se percher sur la passerelle où se trouvent les feux de départ. Il est armé d'un de ces trucs électroniques qui peuvent enregistrer des images. Bientôt la vidéo du départ sur ce site...
Pas de pression particulière = très bon départ. C'est ce qui se passe. Mais Philippe est aussi parti très vite et le moteur de sa Dallara F3 pousse vraiment plus fort que le mien. il me dépose. Il entraine dans son sillage deux autres monoplaces. Dès le premier virage, je perds trois places. J'en perds une autre au virage suivant et j'en offre une supplémentaire au sixième que de toutes façons je n'aurais pas pu contenir longtemps.
Philippe est devant, Jérôme Sornicle juste derrière. Dans cette troisième course, Jérôme et moi allons danser un ballet synchronisé. Sur nos meilleurs tours respectifs, seulement huit centièmes de seconde nous séparent. Au départ, je le lâche un peu, puis il revient lentement, puis se refait lâcher. Mais tout est relatif. Il a du être en permanence entre 5 et 50 mètres derrière moi. Avec des pointes à 200 à l'heure...
Tout semble joué si je ne commets pas d'erreur. Je roule donc à 98 %, pour éviter la faute irrémédiable. Mais l'assurance totale, en course, ça n'existe pas...
Dans le gauche de l'école, alors que je reviens lentement sur Riboulet qui n'est plus que 50 mètres devant, je pars dans un gros travers.
J'ai du choper une crevaison lente... Bizarre, on n'est pas en rallye...
Un second travers dans le double droite suivant m'extrait de mes pensées, pour me replonger dans d'autres. Si ça glisse des deux côtés, ce n'est pas un pneu arrière qui fuit, c'est qu'il y a du liquide de refroidissement sur la piste. Le passage au tour suivant me confirme que les trois virages incriminés sont devenus très glissants. Au troisième passage, je m'inquiète de Sornicle. Où est il ? Nulle part...
Tant pis pour Christophe Riboulet... Je lève franchement la semelle à chaque passage dans la zone glissante. Au lieu de mettre la troisième entre les virages, je reste en seconde jusqu'au rupteur.
Nous sommes à quelques secondes de l'arrivée quand au freinage de l'épingle je crois voir Sornicle à ma hauteur. Je suis fait comme un rat !
Non ! En fait c'est Anthony Loeuilleux qui me prend un tour. Il a freiné vraiment très tard. Tellement tard qu'il passe l'épingle en vrac et que je manque de le sortir en poussant sa monoplace à l'équerre devant la mienne.
On a eu chaud tous les deux...
Encore huitième, encore troisième de classe.
Encore une victoire d'Anthony Loeuilleux devant Sébastien Banchereau et Fabien Lavergne.
Banchereau conserve le leadership de la coupe, Lavergne la seconde place, quant à moi, je passe de la 32ème place à la 20 ème. 51 pilotes ont marqué des points.
Rendez-vous au Vigeant dans un mois.
Pourvu qu'il pleuve....
Epilogue
Une fois la Tatuus rechargée dans le camion (merci les CHTI's pour le coup de main), François Mazingant m'interpelle. J'ai une fuite d'huile, t'en penses quoi Gilles ?
Je sais pas, fait voir... Difficile...
En fait, j'en pense que le salaud qui a transformé le virage de l'école en patinoire doit probablement s'appeler François....
BONUS
Un petit bêtisier ou comment ça se passe quand le pilote qui roule devant freine plus tôt que prévu..
Plus de (belles) photos des courses de la coupe de France 2015 à Croix en Ternois sur le site de Didier Descarpentries
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