THOMAS RACING DEVELOPPEMENT

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Circuit du Bourbonnais 14 avril 2014

 

Le moteur de la Tatuus 835 devait être rodé. Nous avons choisi le circuit du Bourbonnais pour faire le déverminage de ce moteur et lui faire accomplir ses premiers kilomètres.

 

Le  circuit du Bourbonnais est un petit circuit d'entrainement et de mise au point situé à quelques kilomètres de Moulins. Il dispose d'une piste de dix mètres de largeur d'une longueur de 2300 mètres. Cette piste représente un bon compromis entre une spéciale de rallye très large ou une course de côte et un circuit automobile de compétition. On y trouve plusieurs courbes rapides, des virages en aveugle avec des sommets de côte, un beau freinage en descente et une belle série de virages lents.

 

bourbonnais BD.jpg


Nous avons choisi ce circuit pour plusieurs raisons :

 

  • C'est un circuit où le taux de pleine charge est faible ce qui est un avantage pour le début de rodage d'un moteur ;
  • La piste est assez peu chargée en semaine ce qui permet de rouler à des allures modérées sans trop gêner les autres utilisateurs ;
  • Les tarifs de location sont raisonables ;
  • Le bruit est réglementé et contrôlé à un niveau compatible avec notre monoplace ;
  • L'équipe qui gère le circuit est accueillante et très sympathique.

 

Sans mécanicien disponible, je pars seul. Pilote, mécanicien, team manager, principal sponsor, relation-public, il faudra tout faire...

 

Notre camion resté inactif pendant près de huit mois refuse de démarrer la veille du voyage : batteries HS. Evidemment acheter des batteries de camion un dimanche relève de l'exploit. Pour me rendre sur le circuit, je dois rouler sur l'alternateur avec la hantise de caler. Pousser seul un camion de 7,5 tonnes pour dégager la route ne serait pas facile...

 

Il fait maintenant nuit. Je roule avec le minimum de phares pour ne pas surcharger l'installation électrique du camion.

Une forte odeur de brûlé m'inquiète sur la route. J'ai un extincteur dans la cabine et un dans la caisse. Cela suffirait-il a éteindre un camion en feu ? Aurais-je le temps de me servir des deux avant que l'incendie gagne les jerricans d'essence ? Je ne peux pas m'arrêter à cet endroit-là. Ce serait trop dangereux pour ceux qui me suivent.  Je continue. Je ne vois pas de flamme dans mes rétroviseurs.  Fausse alerte ! C'est probablement un camion qui me précède qui a du brûler ses freins dans une descente.

 

Plus tard dans la nuit rencontre avec trois gendarmes sympathiques à l'occasion d'un contrôle routier.

 

"Bonjour messieurs, je suis désolé, je ne peux pas arrêter le moteur, sinon je ne repars pas..."

"OK laissez tourner le moteur. Vous êtes en charge ?"

"Oui, j'ai une monoplace, je vais sur le circuit du Bourbonnais"

 

Je quitte les gendarmes après le contrôle des papiers du camion et du disque du chronotachygraphe.

 

Arrivée de nuit sur le circuit où à ma demande on a laissé l'électricité et les toilettes ouvertes pour moi. Je coupe le moteur. On verra bien demain soir pour repartir...

 

5 heures du matin. Un bruit de camion me réveille. On ouvre le portail du circuit. Je regarde par la fenêtre de ma couchette : c'est le camion de Nicolas Schatz, le quadruple champion de France de la montagne qui arrive sur le circuit. Bonne nouvelle : un camion ça a forcément de grosses batteries...

 

Le jour se lève. J'ai juste fini de décharger la Tatuus 835 quand Jean-Marc Bransard arrive avec la Tatuus 860.

 

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Formalités administratives autour d'un café partagé avec Jean-Marc et la sympathique équipe du circuit.

 

Premiers tours de roue. il est prévu que je ne fasse que trois tours de piste avant une inspection complète de l'auto pour vérifier l'absence de fuite au moteur. La voiture a gardé le set-up de Magny-Cours. Elle est beaucoup trop dure pour le Bourbonnais avec une boite exagérément longue et un carrossage négatif nettement trop prononcé. Je roule prudemment, mais les gommes et les plaquettes n'arrivent pas à monter en température. Mon auto est un boulet.

 

Retour au paddock. Tout va bien sur l'auto. Pas de fuite, pas de vibration parasite. Pourtant ces trois tours au ralenti avec les yeux en permanence sur le dashboard et les oreilles prêtes à détecter le moindre bruit suspect m'ont quand même fatigué. C'est étonnant comme il est difficile de conduire lentement une auto de course...

 

C'est d'ailleurs le constat que je ferai lors d'une seconde série de tours lors d'un tête à queue effectué à une allure digne de celle d'un escargot qui aurait oublié de desserrer son frein à main...

 

Quelques travers plus tard, la couche de gomme brûlée qui recouvrait mes vieux pneus commence à partir et sans jamais dépasser 4000 tours, je commence à conduire un peu plus vite. Jean-Marc est en piste avec moi et malgré mon moteur en cours de rodage, il me rattrape bien moins vite que ce à quoi je m'attendais. Lui aussi est fatigué par une nuit très courte... Et lui aussi roule avec une auto réglée pour une piste rapide.

 

Troisième série de tours, l'auto marche bien, mais à cause du régime moteur faible, je dois me contenter de moins de cent chevaux. Dès la moitié de la ligne droite, je dois lever le pied parce que le moteur est déjà à 4000 tours en sixième. C'est très désagréable. Et rester concentré en roulant à cette allure est vraiment difficile.

 

Comme c'est dommage. On n'est pas nombreux en piste. la Martini MK 57 ou 59 à moteur de moto qui était là ce matin est déjà repartie à la suite de problèmes de moteur. Le matériel que j'ai prêté au pilote n'a pas suffi pour dépanner. Il reste une 306 qui fait des séries d'un ou deux tours entrecoupées par de longs réglages effectués par deux mécanos penchés sous le capot.

 

Il y a aussi la voiture-école du team Schatz. Sous la houlette du quadruple champion de France, un apprenti pilote effectue des séries de quelques tours avant de participer à un débrifing dans le coin bureau du camion.

 

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Ce stagiaire a beaucoup de chance de pouvoir disposer des conseils d'un aussi bon pilote.

 

Midi. Pause casse-croute avec Jean-Marc qui nous permet de partager l'un des premiers saucissons de ma fabrication. Jean-Marc m'offre un café à la cafétéria du circuit. Nous y retrouvons trois connaissances. Les gendarmes qui m'ont arrêté dans la nuit sont venus me voir tourner...

 

Je repars en piste. Jean-Marc fatigué préfère faire une petite sieste avant de repartir. Moi aussi, je suis fatigué, mais il faut rôder le moteur, même si se trainer à 4000 tours avec les yeux en permanence sur le dashboard est particulièrement désagréable. La course c'est aussi ça. je crois que je n'insisterai jamais assez là-dessus. La préparation prend bien plus de temps que la course proprement dite.

 

L'après-midi s'écoule tranquillement. Je me force à rouler sans jamais taper dans le moteur. Le moteur se rode et au fil des tours, je m'aperçois que même sans pouvoir accélérer fort, mes temps deviennent de plus en plus réguliers. Je commence à bien connaître le circuit. Je change de rapport à trois mètres près maintenant.

 

Fin de journée. Il faut remballer et redémarrer le camion... C'est monsieur Schatz père qui vient nous aider et nous prête une batterie.  On peut le remercier, sans lui, je ne sais pas comment j'aurais pu repartir.

 

Bilan : une très bonne journée sous le soleil du Bourbonnais avec la piste quasiment pour nos deux monoplaces. Le paradis ou presque...

 

Prochaine sortie prévue pour une nouvelle séance de rodage à 4500 puis 5000 tours. Mais avant, la 835 va subir une révision pour vérifier que tout est OK.

 

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15/04/2014
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