Coupe de France des Circuits Croix en Ternois 2016
Après la trêve estivale, les animateurs de la Coupe de France des circuits avaient rendez-vous sur le circuit de Croix en Ternois pour la septième manche de la Coupe 2016.
Vendredi 2 septembre
La tarification des droits de piste à Croix en Ternois annoncée sur les règlements de l'épreuve nous a incité à rouler le vendredi plutôt que le samedi matin où l'heure de piste coûtait plus de trois fois plus cher. C'est ainsi que nous avons pu dès le vendredi matin reprendre contact avec ce petit circuit à l'adhérence précaire. Huit roulages de 20 minutes chaque heure, en partage de piste avec les barquettes étaient proposés le vendredi.
La vidéo embarquée suivante a été tournée le vendredi matin sur une piste peu fréquentée. On y voit un tête à queue. Les mécaniciens sont Gérard Behra et Brandon Vlieghe.
Samedi 3 septembre
Essais Libres
Déjà bien fatigué par la préparation de l'auto, le très long déplacement effectué pour aller à Croix en Ternois à l'extrême Nord de la France et par les essais du vendredi, nous nous contentons de régler les formalités administratives, d'amener l'auto aux vérifications techniques et de faire enregistrer les pneus le samedi matin. C'est peut être une erreur parce que les organisateurs, peut être incités par un faible nombre de pilotes inscrits à ces séances d'essais plus chères décident de diviser par deux le montant des droits de piste initiaux.
La vidéo ci-dessous a été tournée le samedi matin.
Pour les pilotes qui participent aux essais libres du samedi, c'est l'occasion de tourner sur une piste débarrassée de certaines monoplaces en mauvais état qu'on a pu voir tourner le vendredi. Nous nous contentons de chronométrer nos futurs adversaires. 27 monoplaces sont engagées à Croix en Ternois dont la piste n'est homologuée que pour 19 monoplaces au maximum. Les Formule Renault, les Formule trois, Formula Master et les Formules libres rouleront en course ensemble et les Formule Ford feront l'objet de courses et de classements séparés.
Ci-dessous quelques images des FR et F3 puisqu'aucune Formule Libre n'a participé à ce meeting. On notera la présence d'André de Baere qui vient de troquer sa Tatuus 2014 contre une Formula Master à moteur Honda nettement plus puissant.
Essais qualificatifs
Autant le dire tout de suite, nous n'avons pas été compétitifs lors des essais qualificatifs en parvenant à peine à reproduire les temps réalisés en essais privés le vendredi au milieu du trafic et avec de vieux pneus. Nous sommes crédités du 10 ème temps seulement à deux dixièmes de la Formule trois du npordiste Lucien Ybert classée neuvième. Je me sens très fatigué et je dois avouer que je n'ai pas eu envie d'attaquer et que j'attendais la fin de cette séance de qualification avec impatience.
Durant la séance de qualification, Sébastien Banchereau, s'arrête dans la pit lane et ne repart qu'à deux tours de la fin. Il surprend tout le monde en réalisant la pôle en attaquant un seul tour. En fait les trois premiers pilotes de la grille de départ : Sébastien Banchereau (Tatuus 2013), le régional de l'étape Arnaud Choquet (Tatuus 2014) et Fabien Lavergne (Tatuus 2007) sont dans une fourchette de deux dixièmes ce qui présage une lutte acharnée en course sur ce circuit-patinoire où justement on annonce la pluie pour le lendemain.
Fabien Lavergne vient juste de terminer la réparation de sa monoplace très abîmée lors d'une sortie de route en course de côte dans les jours qui ont précédé l'épreuve de Croix en Ternois. Sur son auto sont montées des pièces issues de notre stock de rechange que je lui ai prêtées afin qu'il puisse défendre sa position de leader provisoire de la Coupe de France 2016.
Justement, Fabien vient peaufiner les réglages de son châssis remonté à la hâte dans l'espace que nous lui prêtons dans notre box.
Dimanche 4 septembre
Première course
Il pleut.
Un pilote situé aux avants-postes vole le départ. Il s'ensuit une confusion. Je pars avec au moins une seconde de retard, soit au moins deux secondes après le fautif. Tout le monde s'attend à ce qu'un second départ soit donné. Le passage dans le premier virage est le siège d'une confusion où personne ne sait ce qui va advenir, mais curieusement la course se poursuit. Fabien Lavergne va faire une petite incursion hors piste avant d'entamer une remontée en force.
Remontée de Fabien Lavergne qui repassera devant Joseph Girardeau quelques instants plus tard. Photo Didier Descarpentries.
Un tour plus tard. "Maximum attack" : Fabien Lavergne juste derrière moi en train de remonter vers la tête de course. Photo Didier Descarpentries.
Je gagne quelques places sous la pluie, mais lorsqu'elle diminue puis s'arrête, je suis contraint d'en céder aussi.
Mathieu MOPAR (Tatuus 2008 fluo) fait partie de ceux que j'avais dépassés sous la pluie mais qui repassent devant après la mi-course. Photo Didier Descarpentries.
Je ne suis vraiment pas en forme. Je parviens seulement à être devant la Formule trois de Lucien Ybert qualifié neuvième et termine la course neuvième devant lui. L'auto a bien marché, mais je n'ai pas la pêche. Depuis au moins trois semaines, je me réveille tous les matins avec la sensation de n'avoir pas dormi de la nuit. Pourtant je dors...
La course est gagnée par Sébastien Banchereau (Tatuus 2013) devant Arnaud Choquet (Tatuus 2014) et Fabien Lavergne (tatuus 2007) qui a fait un super travail pour rejoindre la tête de course après son séjour hors-piste.
Très belle prestation de Patrick Boutin qui termine sixième au général et second en FR2000.
Patrick Boutin en action. Photo Didier Descarpentries
Seconde course
Je ne suis pas encore parti que déjà je rêve d'aller ma coucher ce soir. Je suis complètement crevé. La piste est maintenant complètement sèche.
Second départ volé, mais cette fois mes mécanos voient de l'agitation du côté de la direction de course et il semble que le fautif a été repéré. Cette fois-ci, je parviens à prendre un super départ au milieu du cafouillage qui s'ensuit. Malgré ma fatigue, j'essaye de résister aux assauts de mes concurrents.
Vidéo officielle de la FFSA
Au quatrième tour, la Dallara du jeune Pierre Huryn va faire un petit séjour aux pâquerettes. Quelle idée, ce n'est pas la saison... Photo Didier Descarpentries.
On verra plus loin que cet incident n'est pas seulement anecdotique pour nous. On peut même remercier Pierre pour sa petite sortie, même si je lui souhaite de rester sur la pistre dans l'avenir.
Dans la ligne droite, je me laisse déborder par la Formule trois de Lucien Ybert Son moteur marche bien, mieux que le mien. Je suis à fond et je le regarde la F3 s'éloigner à la vitesse d'un météore.
Mais pendant la course précédente, j'ai remarqué que ce pilote freine plus tôt que moi au bout de la ligne droite. Je me tiens prêt a reprendre ma place.
Et justement, il freine très tôt. Encore plus que d'habitude. Je le rejoins alors qu'il a déjà pris les freins et j'écrase la pédale du milieu à mon repère habituel. Nous tournons l'épingle roue dans roue. Je suis dans la trajectoire, Pas lui. Je m'attends à ce qu'il soit obligé de remettre les gaz très tard ce qui me permettrait de le repasser.
Point de corde parfait pour moi. Lui est déjà en vrac. Malheureusement, il part en tête à queue juste devant moi et sa Dallara se retrouve à l'équerre un mètre devant le museau de ma Tatuus. j'écrase les freins, mais je le percute à 90 °. L'aile avant de ma Tatuus tombe sur la piste.
Ce n'est pas le moment de lambiner. Je recule de trois mètres, j'attends que trois monoplaces passent et je reprends la piste en abandonnant le "tête-à quiste" à son sort.
Sans appui aérodynamique à l'avant et avec beaucoup d'appui à l'arrière, ma monoplace a une tenue de route particulière. Elle sous-vire d'autant plus qu'elle va vite. Il faut finir cette course, même mal classé pour marquer des points et conserver ma place dans la Coupe de France.
Photo Didier Descarpentries.
Je finis par m'habituer au comportement du châssis et commence à me rapprocher d'un groupe de trois monoplaces qui roulent devant moi. Le premier du groupe doit probablement perdre beaucoup de temps pour défendre sa position en fermant les portes partout ce qui me laisse une chance inespérée de les rattraper malgré mon auto très handicapée.
Pendant deux tours, je grignotte un peu la distance qui me sépare du petit groupe devant moi, mais ils sont encore loin.
Dans la partie lente, j'aperçois Fabien Lavergne dans mes rétroviseurs. Il est en bagarre avec une autre monoplace, peut-être Choquet. Je crains de gêner Fabien et lui fait signe avec mon gant rouge de passer à l'intérieur puisque mon auto a beaucoup de mal à s'inscrire en courbe et sous-vire dès qu'on taquine l'accélérateur. De plus ce virage est le plus bosselé du circuit.
C'est une grave erreur de ma part.
Fabien Lavergne qui ne semble pas avoir vu mon signe essaye de me dépasser par l'extérieur.
La 835 sous-vire encore plus dans ce virage à cause du revêtement inégal.
Un choc se produit. Je vois passer la Tatuus de Fabien qui comme moi vient de perdre le contrôle de son auto à la suite du choc. Le poursuivant non identifié formellement me passe par l'intérieur pendant que ma monoplace en perdition dérive irrémédiablement vers le mur de pneus extérieur.
Je percute le mur de pneus qui amortit bien le choc, mais le demi-train avant-droit est plié dans le choc.
Sorti de mon cockpit, je me fait copieusement enguirlander par Fabien Lavergne qui pense que je n'ai pas surveillé mes rétroviseurs. Mes explications ne le calment pas, mais même très en colère il reste poli et cela montre une certaine maîtrise que tout le monde n'a pas.
En effet, derrière le grillage de protection arrive un personnage que je connais bien et qui n'ignore pas tout ce que j'ai pu faire pour aider Fabien jusqu'à présent. Il me menace, joignant le geste à la parole. A ce moment, je comprends que le grillage de protection fonctionne dans les deux sens. Il me protège aussi de l'agressivité de ce type.
Je suis abattu. D'abord parce que cet accrochage va coûter cher à Fabien sur le plan sportif. Et à moi aussi... Ensuite parce que financièrement, ce n'est pas la meilleure opération qu'on aurait pu faire tous les deux.
Un peu plus tard, je vais m'enquérir de l'état de la F3 de Ybert et je suis très surpris de son accueil particulièrement froid. C'est quand même lui qui a fait une erreur qui a conduit à la destruction du nez de ma monoplace. Jamais je n'aurais pensé à lui reprocher quoi que ce soit. Je sais bien qu'il ne l'a pas fait exprès. J'ai l'impression qu'il m'en veut. Je ne comprends pas. Je n'ai pas fait de faute.
Dans la soirée, on vient me rapporter que ce pilote aurait tenu des propos diffamatoires à mon égard. N'ayant pas assisté à cette scène, je n'ai pas l'intention d'entamer une procédure à ce sujet.
On est là pour s'amuser, pas pour se battre.
Je suis particulièrement déçu par l'attitude de certaines personnes lors de cette épreuve de Croix en Ternois et profondément peiné de cet accrochage avec Fabien qui malgré la sévère engueulade que j'ai prise conserve mon estime parce qu'en dépit de sa grande déception il a su rester correct.
En fait, notre accrochage s'étant produit peu avant la fin de la course et ayant tous deux plusieurs tours d'avance sur Pierre Huryn sorti puis ayant repris la piste, nous avons été classés et avons marqué des points (peu) dans la Coupe de France.
La course est gagnée par Sébastien Banchereau (Tatuus 2013) devant Arnaud Choquet (Tatuus 2014),
Sébastien Banchereau et Arnaud Choquet (dans la première course) Photo Didier Descarpentries.
Excellente prestation de notre ami Philippe Fusillier qui place sa Dallara 302 de Formule trois en troisième position au général à l'issue d'une très belle course. Fabien Lavergne n'est que quatrième.
Philippe Fusillier volant vers la troisième place du classement général. Photo Didier Descarpentries.
Fabien et moi avons perdu une grande partie de l'avance que nous avions sur nos poursuivants respectifs. Mais tous les deux nous avons gardé nos positions respectives dans le classement de la Coupe de France
Fabien Lavergne et moi avons tous les deux beaucoup de travail sur nos autos.
Je pensais arrêter là pour cette saison parce que je suis seul pour réparer. De toutes façons, je suis physiquement très fatigué. Le plus dur n'est pas de perdre des places dans la Coupe de France, c'est juste d'accepter de baisser les bras. ça, c'est horrible !
Mais Jean-Claude Paulhiac a su trouver les mots pour me décider à au moins essayer de faire la dernière course.
ça ne sera pas facile : je suis épuisé, mais j'avais prévu cette éventualité et le stock de pièces acheté à l'intersaison m'évite d'acheter les 3/4 des pièces détruites.
Je suis quand même très déçu que la seule personne qui ait accepté de m'aider pour réparer ma monoplace et mon camion qui a connu quelques soucis sur la route du retour soit ma femme qui ne connait rien en mécanique et n'aime pas particulièrement ça. Merci Véronique.
Classement de la Coupe de France 2016 après Croix en Ternois
Position
|
Nom du pilote | ASA | Points |
1 | FABIEN LAVERGNE | ARMAGNAC BIGORRE | 599 |
2 | SEBASTIEN BANCHEREAU | SPORT AUTOMOBILE OCEAN | 587 |
3 | ANDRE DE BAERE | CIRCUIT DE CROIX | 304 |
4 | ROBERTO BIBI | CIRCUIT DE CROIX | 301 |
5 | ALAIN COLOMEDA | DE LEDENON | 233 |
6 | JOSEPH GIRARDEAU | MAINE BRETAGNE | 232 |
7 | GILLES THOMAS | NEVERS MAGNY-COURS | 186 |
8 | PATRICK BOUTIN | MAINE BRETAGNE | 157 |
9 | JEROME SORNICLE | MAINE BRETAGNE | 149 |
10 | ARNAUD CHOQUET | CIRCUIT DE CROIX | 132 |
11 | LAURENT PRUNET | ARMAGNAC BIGORRE | 126 |
12 | CHRISTOPHE RIBOULET | DE LEDENON | 112 |
13 | FRANCIS PARENT | AISNE | 110 |
14 | JEAN-LOUIS CARPONCIN | ARMAGNAC BIGORRE | 96 |
15 | ALEXIS CARMES | ARMAGNAC BIGORRE | 94 |
16 | ERWIN CREED | A C O | 89 |
17 | PHILIPPE FUSILLIER | ARTOIS LITTORAL II | 81 |
18 | MICHEL PIROIRD | ROSNY 93 | 79 |
19 | JEAN-LUC NERI | SEQUANIE | 78 |
20 | SIMON PERRIN | FRANCHE COMTE | 75 |
21 | RUDY VOLPE | CIRCUIT DU LUC | 74 |
22 | SYLVAIN JOT | DE LA CHAMPAGNE | 68 |
23 | GREGORY CHOUKROUN | DE LEDENON | 67 |
24 | VINCENT IOGNA | ROSNY 93 | 65 |
25 | MATHIEU HOCHART | CIRCUIT DE CROIX | 55 |
25 | RENE DALAIS | DU LOIRET | 55 |
27 | DANIEL HAROUT | ARMAGNAC BIGORRE | 46 |
28 | ALAIN BUCHER | ANNEAU DU RHIN | 41 |
29 | JEAN-PAUL DUSSOUCHAUD | DU VIGEANT | 32 |
30 | LAURENT ORIOL | PUMA FOREZ | 29 |
31 | PHILIPPE HERBECQ | CIRCUIT DE CROIX | 28 |
32 | MARCEL CALLEY | DE LEDENON | 25 |
33 | PIERRE HURYN | CIRCUIT DE CROIX | 20 |
34 | LUCIEN YBERT | DU BOCAGE | 19 |
35 | FRANCK DI MAIO | DE LEDENON | 17 |
36 | FRANCOIS MAZINGANT | CIRCUIT DE CROIX | 16 |
37 | ADRIEN HERVOUET | MAINE BRETAGNE | 5 |
37 | PAUL VEZIN | CIRCUIT DE CROIX | 5 |
Suite : Finale de la Coupe de France des circuits 2016 au Vigeant
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